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High Tech & Internet : à savoir, Internet et cognition

Immortalité et transhumanisme, gare aux dérapages …

Je viens de revoir une vidéo de le RTS sur Cavanna, co-fondateur d’Hara-Kiri, l’ancêtre de Charlie Hebdo, mort en janvier 2014, discourant sur l’immortalité, lorsqu’il a publié le livre de chroniques Stop-Crêve . Cavanna est un grand bonhomme qui a ouvert la porte à toute une génération de dessinateurs et lutté pied-à-pied contre la censure. Cavana trouvait que mourir, souvent dans un naufrage humain par la maladie, c’était con et qu’il fallait trouver des solutions à cette fatalité, notre plus grande peur.  Ou tout au moins d’être capable d’en rêver. Tout bon connaisseur de Cavanna sait bien que cette préoccupation ne signifiait pas pour lui, la mise en exergue d’une élite qui s’approprierait l’élixir d’immortalité. C’est pourtant le projet inique du transhumanisme. Quelques partisans ce cette théorie fumeuse donnent écho au rêve de vie éternelle de Cavanna qui s’est quand même fourvoyé ici dans une croyance en la science, laquelle est aussi une des causes ds ravages immenses sur la nature dont nous paieront un prix élevé. Il n’en a plus parlé par la suite. Aujourd’hui, en avril 2020, le problème n’est pas de prolonger la vie mais de faire face à un pandémie causés par des virus, à savoir l’être vivant le plus élémentaire. La réponse de l’humanité n’a pas évolué depuis la grande peste noire au 14 ème siècle: un confinement total de la population. Un problème majeur qui situe le transhumanisme au rang d’une dystopie hasardeuse.

Ce rêve « Cavannien » a trouvé un écho bien différent chez les transhumanistes de la Silicon Valley, sous l’impulsion de Raymond Kurzweill, un des patrons de la recherche de Google. Le transhumanisme promeut l’idée d’un Homme 2.0 dopé par la technologie, affranchi de la souffrance et la mort par ses propres découvertes. Raymond Kurzweill s’est placé sous surveillance permanente de ses paramètres biologiques, se bourre de vitamines et autres substituts, et tente de prolonger sa propre existence. Ouvrir la boite de Pandore comme le font les transhumanistes  sans aucune analyse serait une erreur dans un monde ou la technologie progresse bien plus vite que le juridique et l’éthique. Il ne s’agit pas de refuser tout débat sur la vie prolongée comme le soutient Cavanna dans l’interview à la RTS. Dans tous les cas, il faut refuser d’appliquer sans discussions une technologie au seul motif qu’elle existe. Il s’agit d’une règle essentielle de sagesse.

À propos de Serge Escalé

Rédacteur. En veille sur l'économie, le social, l'usage et implications des technologies, le numérique.

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